Page:Bloy - Je m'accuse, La Maison d'Art, 1900.djvu/145

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29. — J’ai avoué, il y a quelques jours, que ça ne marchait plus chez l’homme fécond. Eh ! bien, tout à coup, les choses s’arrangent. Pourquoi et comment ? On ne le saura jamais. Inopinément, il advient qu’à un tournant du feuilleton, tout le monde est en train de s’embrasser en versant des pleurs. Il est vrai que tout le monde a fait fortune. L’un des enfants de l’homme fécond est devenu roi de l’industrie ; un autre roi du négoce ou de la haute banque, je ne sais plus ; un autre encore, roi des farines, et de la minoterie ; un autre, enfin, roi de l’Afrique… etc., etc. Eh ! sans doute, qui donc, en France, à l’heure actuelle, garderait encore les traditions antiques de royauté, sinon quelques romanciers que la Toute-Puissance fit naître, vers le temps de Paul Bourget, pour nettoyer des pots de chambre et décrotter des souliers, — mais qui lâchèrent ce boisseau pour luire sur le chandelier ?

Le père n’avait eu qu’à frapper du pied la terre aride pour la transformer en un paradis. Tout réussit à ces gens-là, tant il est vrai que la bénédiction la plus ample, autrefois