Page:Bloy - Je m'accuse, La Maison d'Art, 1900.djvu/146

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crue le partage des amis de Dieu, est, aujourd’hui, la récompense des familles qui pullulent à la façon des lapins ou des arachnides.

Mais, alors, le feuilleton est fini, archifini, surfini, ultrafini. Tout est démontré et prouvé, l’urgence économique et patriotique de multiplier les enfants des autres, pour les élever comme des cochons, aussi bien que la surprenante imbécillité d’un scribe déliquescent depuis des années.

Hélas ! non, ce n’est pas fini.


30. — C’est, ma foi ! vrai. Il restait les noces de diamant que je n’avais pas prévues, mais qui étaient tout à fait indispensables pour étaler et dénombrer — toujours comme dans la Genèse — la « pullulante lignée » des époux féconds. Or Matthieu a quatre-vingt-dix ans et Marianne quatre-vingt sept. Leur frai, leur laitance heureuse, tout « ce flot de filles et de garçons, qu’ils laissèrent, autrefois, couler librement de leur amour, de leur foi en la vie », est maintenant au nombre de trois cents individus élevés, cela va sans dire, sur le même fumier que leurs parents et on a, en outre, l’avantage de se trou-