Page:Bloy - La femme pauvre.djvu/107

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Tonnerres de l’Apocalypse et qu’il n’y a pas d’autre point du globe où puissent aller ceux qu’intéresse le dénouement venir de la Rédemption. C’est à la Salette, et non pas ailleurs, que peuvent être fortifiés ceux qui savent que tout n’est pas accompli et que la grand’messe du Consolateur n’a pas commencé.

Encore une fois, ce n’est pas ici l’occasion d’entrer dans ces insolites considérations. Écoutez mon anecdote. Je crois inutile de vous dire, Gacougnol, que je ne m’attendais pas à trouver dans cette auberge, que l’industrie pieuse a bâtie à quelques pas du lieu de l’Apparition, de puissantes ressources pour mon enthousiasme. Je suis de ceux dont la voix n’a point d’écho, surtout parmi les raisonnables chrétiens que le Surnaturel incommode. Le pèlerinage de la Salette est desservi par de pratiques missionnaires qui ne s’égarent pas dans les sentiers du sublime, je vous en réponds. Ils trempent la soupe des voyageurs pour le ciel et logent à pied la vertu sans extravagance. Les exercices pieux ou les labiales exhortations, encadrées avec sagesse, ne nuisent jamais au fonctionnement latéral de la table d’hôte et du perchoir. La computation des ordinaires et des suppléments fusionne avec les cantiques et les litanies sur cette montagne, aussi effrayante que l’Horeb, où Notre-Dame des Glaives est apparue dans le buisson flamboyant de ses Douleurs. Il est effarant de songer que cette fabuleuse Congrégation ne sait absolument pas ce qui s’est passé et que le plus grand effort de ces vachers du Sacerdoce est probablement de supposer que la puissance