Page:Bloy - La femme pauvre.djvu/134

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En même temps qu’elle roucoulait cette dernière phrase les yeux de la tourterelle parurent errer dans la direction de sa nouvelle pensionnaire. Toutefois, si ce regard impliquait la centième partie d’une allusion, ce fut si vague, si lointain, que la susceptibilité la plus ombrageuse n’aurait pu s’en alarmer.

Est-il besoin d’ajouter que sa voix correspondait à sa physionomie ? Elle avait cette espèce de prononciation rengorgée de certaines volailles qui ne cuisent bien qu’au bois vert, s’évadant parfois, il est vrai, comme une petite folle, dans les arpèges les plus éoliens, quand il s’agissait de prouver un peu d’enjouement ; puis redescendant aussitôt, quatre à quatre, l’escalier des sons pour se tapir dans la catacombe sévère d’un contralto mélodieux.

Accablé de tant de questions, Pélopidas se contenta de répondre qu’une telle visite, assurément, serait la plus enivrante faveur qu’il pût souhaiter, mais qu’en effet il lui serait, hélas ! impossible de cautionner absolument la modestie des individus qu’elle s’exposerait à rencontrer en venant chez lui.

— Allons ! soupira-t-elle, c’est encore une fête à laquelle il faut renoncer… Mais, j’y pense, Mademoiselle a, sans doute, besoin de repos, surtout si elle vient de faire un long voyage… Une tasse de thé vous serait-elle agréable ? Non. Alors voulez-vous me suivre ? je vais vous montrer votre chambre. Monsieur Gacougnol, je ne sais si je dois vous permettre de nous accompagner. Peut-être