Page:Bloy - La femme pauvre.djvu/197

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

contre la sottise qui lui fait obstacle ; et tout cela en capitales hautes comme des tours.

Aussi prompt et non moins sonore que les volcans, lorsqu’un maroufle est irrespectueux, sa colère, immédiatement pathétique, s’élance, à la confusion du Philistin, des entrailles d’une politesse tellement exquise que le grand maître des cérémonies de l’Escurial, comparé à lui, tombe sur-le-champ au niveau d’un débardeur.


XXVII



Le prétexte avoué de ce groupement insolite, de cet invraisemblable synode machiné par le protecteur de Clotilde, était l’exhibition de Rollon Crozant, musicien brucolaque, fameux depuis, mais, à cette époque, besogneux encore d’être inventé.

L’intention réelle de Pélopidas était d’offrir à la jeune femme le rare divertissement d’une mêlée d’animaux féroces, triés par lui avec une sagacité de vénitien.

L’aimable créature, innocente de ce complot, ayant servi avec beaucoup de grâce quelques rafraîchissements préliminaires et l’encens de plusieurs cigares parfumant déjà le tabernacle, Crozant s’assit au piano, non sans avoir attentivement vérifié son lest, comme un voyageur installé pour toute la nuit dans un train rapide.

Il chanta longtemps, d’une voix aussi souple que le corps d’un clown, on ne sait quelles traductions mélodiques