Page:Bloy - La femme pauvre.djvu/306

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dans les chambres, lâcha de la fumée et de la salive, eut le clin d’yeux entendu et le réticent sourire d’un geôlier malin à qui on n’en donne pas à garder, enfin coupa court aux doléances que la pauvre femme, figée de dégoût, essayait de pousser dans le vestibule de son attention, déclarant d’un ton péremptoire qu’aucun locataire jusqu’alors ne s’était plaint du tabernacle, qu’on avait eu, d’ailleurs, tout le loisir de l’examiner avant la signature de l’engagement et que, pour lui, quelle que fût sa bonne volonté, il ne voyait rien à faire.

Quelques jours après, sur la menace d’une enquête administrative, il daigna expédier son architecte, personnage avantageux et bien affilé qui trancha instantanément toutes les questions et conclut dans le sens de son envoyeur.

Une démarche à la Salubrité publique, où sa patience fut exercée par une vingtaine de culs-de-plomb à moutarde répartis dans des bureaux inaccessibles, apprit du moins à Léopold qu’il n’y avait rien à espérer de cette administration. Il fallait écrire au préfet de la Seine sur une feuille de papier timbré, exposer clairement et respectueusement le grief à ce haut seigneur, puis attendre, la paix dans l’âme, — en payant régulièrement les termes de loyer, — qu’on voulût bien donner une suite quelconque au placet, dans un nombre indéterminé de mois.

Les empoisonnés s’adressèrent au commissaire de police, sans obtenir plus de réconfort. Le délégué affirma que l’odeur de cadavre était une illusion. Peut-être, en effet