l’aise au fond de quelque chapelle tout à fait obscure…
Pauvre être abandonné ! C’était dur de penser qu’elle n’avait pas eu d’autres joies dans son enfance ni dans les plus fraîches années de sa jeunesse ! Sans doute, elle avait bien essayé de se lier avec les apprenties qu’elle avait connues à son atelier de dorure. Mais sa timidité presque maladive leur avait déplu, sa douceur extrême et la noblesse ingénue de son maintien avaient révolté ces petites souillasses qui la traitèrent de « poseuse », en même temps qu’une pudeur instinctive la préservait de leurs putréfiants exemples.
Ah ! certes, elle avait tout appris et ses oreilles ne lui avaient guère permis d’ignorer les fanges les plus intimes de l’humanité d’en bas ! Mais le ramage vicieux de ces impubères ne pénétrait pas son âme, qui demeurait aussi chaste que le rosaire d’une visitandine.
C’est pour cela qu’elle allait offrir ses larmes au Dieu des églises, sans savoir qu’elle accomplissait ainsi le grand sacrifice, la béatifique et la formidable Offrande qui a beaucoup plus, sans doute, que le pouvoir de déplacer les constellations, puisque le Seigneur Jésus n’a pas obtenu de boisson meilleure pour le réconforter dans la Sueur de Sang et dans l’Agonie.
Elle n’était pourtant pas ce que les Éaques des sacristies appellent une pieuse enfant. Elle avait reçu le semblant d’instruction religieuse que confèrent ordinairement, dans les paroisses de Paris, les entrepreneurs de catéchisme.