Aller au contenu

Page:Bloy - Le Révélateur du globe, 1884.djvu/25

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
vii
PRÉFACE

des journaux, et des journaux sur lesquels il aurait dû le plus compter ! Enfermé, comme le prophète Daniel, dans la fosse aux bêtes, mais aux bêtes qui n’étaient pas des lions, il recommença de faire ce qu’il avait fait toute sa vie. Il recommença d’attendre avec le poids de son talent méconnu et refoulé sur son cœur, l’occasion favorable où il pourrait prouver, à ses amis comme à ses ennemis, qu’il en avait. Et cette occasion éclatante fut la Béatification de Christophe Colomb, dans laquelle il a montré, contre les vils chicaneurs de cette grande mesure, projetée par Pie IX, la toute-puissance des coups qu’il pouvait leur porter et qu’on lui connaissait, mais encore une autre toute-puissance qu’on ne lui connaissait pas !


Et c’est la toute-puissance inattendue qui vient de plus profond que de l’âme ou du génie de l’homme et qui plane au-dessus de toute littérature. Cette toute-puissance extraordinaire a jailli chez M. Léon Bloy du fond de sa foi. Sans sa foi absolue à la surnaturalité de l’Église, il n’aurait pas écrit sur Celui qu’il appelle « le Révélateur du Globe », une histoire aussi surnaturelle que l’Église elle-même, et il ne les aurait pas fondues, l’une et l’autre, dans une identification si sublime. Le livre de M. Léon Bloy, que les ennemis de l’Église traiteront de mystique pour l’insulter et pour n’y pas