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Page:Bloy - Le Révélateur du globe, 1884.djvu/27

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PRÉFACE

s’il avait pensé à regarder dans la vie de Christophe Colomb et à expliquer la prodigieuse intervention dans les çhoses humaines, de ce Révélateur du Globe qu’on pourrait appeler, après le Rédempteur Divin, le second rédempteur de l’humanité !

Je ne vois guère que l’auteur des Pensées pour avoir sur ce grand sujet, oublié par Bossuet, cette aperception suraiguë dans le regard, cette force dans la conception d’un ensemble, cette profondeur d’interprétation et cette majesté de langage, aux saveurs bibliques. Je veux surtout insister sur ce point. M. Léon Bloy, — l’écrivain sans public jusqu’ici, et dont quelques amis connaissent seuls la violenceéloquente qu’on retrouvera, du reste, dans la troisième partie de son livre, quand il descendra de la hauteur du commencement de son apologétique, — a pris aux Livres Saints sur lesquels il s’est couché depuis longtemps, de toute la longueur de sa pensée, la placidité de la force et la tempérance de la sagesse, et le style de ce grand calmé du Saint-Esprit n’a plus été ce style qui est l’homme, comme a dit Buffon.

Ce n’est pas dans les étreintes d’une simple préface qu’on peut rien citer de ce livre débordant d’une beauté continue et qu’il faut prendre, pour le juger, dans la vaste plénitude de son unité. Cette préface qui ne dit rien parce que le livre qui la suit dit tout, n’est que l’index tendu vers ce livre