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Page:Bloy - Le Révélateur du globe, 1884.djvu/80

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LE RÉVÉLATEUR DU GLOBE

adhésion formelle à la lettre de Son Éminence. Des ecclésiastiques de divers diocèses ajoutèrent leurs voix à celles des premiers pasteurs. La presse espagnole elle-même appuya ce projet de Béatification, par une étrange contradiction avec le mépris et la haine séculaire de la nation pour son bienfaiteur. Son Éminence le Cardinal-Archevèque de Burgos transmit à son collègue de Bordeaux des congratulations patriotiques au nom de l’Épiscopat d’Espagne, et joignit son adhésion personnelle à la demande de Béatification. En Amérique, cette idée fut acceptée avec faveur par la presse de divers États. Au Brésil, elle inspira un poète. Dans les deux continents, plusieurs pays protestants montrèrent leur franche sympathie pour la Cause de Christophe Colomb. En Russie même, au siège de la fourberie orthodoxe, l’idée d’une telle Béatification produisit une sensation dont les feuilles accréditées se firent l’écho.

Plusieurs évêques ayant alors médité la vice de Christophe Colomb écrivirent directementà Sa Sainteté. De la mer des Antilles et de l’océan Indien, des demandes furent adressées à Rome. À l’exemple de l’illustre Archevêque de Mexico, plusieurs chefs de diocèse, en Amérique comme en Asie, sans avoir rédigé leur demande, adhéraient de cœur à celle de l’éminentissime Cardinal Donnet. Les généraux des ordres religieux secondaient de leurs vœux ces pieuses espérances. L’année suivante, un des plus doctes et des plus renommés prélats d’Italie, Mgr Andrea Charvaz, archevêque de Gênes, adressa à son tour au Souverain Pontife une lettre dans laquelle, reconnaissant les diflicultés extrêmes que présente l’introduction de la Cause de Christophe Colomb, par suite de la nécessité de se conformer aux