Page:Bloy - Le Salut par les juifs, 1906.djvu/126

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Or, le signe dont fut marqué le Patriarche des tueurs et que Moïse n’a pas eu la permission de révéler pouvait être fort bien le Signe même de la Croix, si on tient pour règle certaine l’inspiration perpétuellement réitérative des Textes sacrés.

Cette histoire merveilleuse de Caïn où les moralisants excogitateurs d’exégèse n’ont absolument rien vu, sinon qu’il est mal d’égorger son frère, donne, en quelques versets d’une concision effrayante, l’itinéraire complet de la Volonté divine explicitement déclarée dans les soixante-douze livres surnaturels dont l’ensemble constitue la Révélation.

Il n’existe pas dans l’Écriture un raccourci plus prodigieux. C’est au point que les noms d’Abel et de Caïn, affrontés ensemble, forment une espèce de monogramme symbolique du Rédempteur :

Agnus Bajulans Ego Lignum,
Crucis Amanter Infamiam Nobilitavi.
Etc., etc.

On pourrait multiplier à l’infini ce jeu d’initiales qui faisait l’amusement des écolâtres anciens.