Page:Bloy - Le Salut par les juifs, 1906.djvu/140

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donné à boire ; J’étais étranger et vous ne M’avez pas accueilli ; J’étais nu et vous ne M’avez pas vêtu ; J’étais malade et captif et vous ne M’avez pas visité[1]… »

C’est tout le Jugement, — effroyablement infaillible, effroyablement sans appel.

Enfin, un homme se présente, un être horrible, noir de blasphème et d’iniquités.

C’est le seul qui n’ait pas eu peur.

C’est celui-là et non pas un autre qui fut maudit des malédictions du ciel, maudit des malédictions de la terre, maudit des malédictions de l’abîme d’en bas. C’est pour lui que la malédiction descendit jusqu’au centre du globe pour y allumer la colère qui devait dormir jusqu’au Jour des grandes Assises.

C’est lui qui fut maudit par les cris du Pauvre, plus terribles que les rugissements des volcans, et les corbeaux des torrents ont affirmé aux cailloux roulés dans le lit des fleuves qu’il était vraiment maudit par tous les souffles qui passaient sur les champs en fleurs.

Il fut maudit par l’écume blanche des

  1. Matth., XXV, 31-46.