Page:Bloy - Le Salut par les juifs, 1906.djvu/141

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vagues exaltées dans la tempête, par la sérénité du ciel bleu, par la Douceur et la Splendeur, et maudit enfin par la fumée qui sort des chaumières à l’heure du repas des très-humbles gens.

Et comme tout cela n’était rien encore, il fut maudit dans son infâme cœur, maudit par Celui qui a besoin, éternellement besoin, et que jamais il ne secourut.

Il se nomme peut-être Judas, mais les Séraphins qui sont les plus grands des Anges ne pourraient pas prononcer son nom.

Il a l’air de marcher dans une colonne de bronze.

Rien ne le sauverait. Ni les supplications de Marie, ni les bras en croix de tous les Martyrs ni les ailes éployées des Chérubins ou des Trônes… Il est donc damné, et de quelle damnation !

J’en appelle ! dit-il.

Il en appelle !… À ce mot inouï les astres s’éteignent, les monts descendent sous les mers, la Face même du Juge s’obscurcit. Les univers sont éclairés par la seule Croix de Feu.

— À qui donc en appelles-tu de Mon