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Page:Blum - L’Exercice du pouvoir, 1937.djvu/150

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ver encore par le dessein d’une croisade doctrinale, soit pour les idées qu’elle croit justes et bonnes, soit contre les systèmes qu’elle croit faux et mauvais.

Elle veut vivre en paix avec toutes les Nations du monde, quel que soit leur régime intérieur. Elle s’efforce, vis-à-vis de toutes les nations du monde, de réduire les causes de conflit dont pourrait un jour sortir la guerre. Avec toutes, quelles qu’elles soient, et pourvu qu’elles veuillent la paix, elle cherchera à consolider et à organiser la paix. Il n’y a pas un seul contact, pas un seul entretien, pas un seul ordre de discussion auxquels elle se refuse.

Mais de même qu’il y a une conception démocratique et humaine du gouvernement, il y a une conception démocratique et humaine de la paix. C’est à cette conception que la nation française reste attachée. C’est elle que le gouvernement français cherchera à faire prévaloir. La paix française suppose pour les nations la liberté de disposer d’elles-mêmes. Elle suppose l’égalité de droit entre les États, grands ou petits, comme entre les individus. Elle suppose la fraternité, c’est-à-dire l’élimination progressive de la guerre, la solidarité contre l’agresseur, le désarmement matériel et moral. C’est parce que la Société des Nations est elle-même fondée sur ces principes que l’action internationale de la France est fondée sur la Société des Nations. Elle tend à resserrer les liens entre les Nations rassemblées à Genève, à assurer au Pacte souscrit par elle toujours plus de force et d’efficacité. Elle tend à organiser l’assistance mutuelle. Elle tend à arrêter la course aux armements et elle ne se lassera pas de renouveler son appel jusqu’à ce qu’il ait été entendu. Elle tend à la réconciliation, à l’intelligence réciproque, à la collaboration entre tous les peuples, et les hommes qui parlent au nom de la Nation française peuvent se rendre ce témoignage que jamais il