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MARIE-ANNA LA CANADIENNE

— Mesdemoiselles, si vous voulez accepter nos services, nous serons heureux, mon ami et moi, de vous aider à sortir d’embarras. Vous le voyez, nous avons de longs imperméables ; nous pouvons vous les prêter et vous rentrerez immédiatement chez vous. Quant à nous, personne ne s’inquiétant à notre sujet, nous attendrons ici la fin de l’orage.

Jeannette Manceau allait accepter l’offre quand Marie-Anna dit avec vivacité :

— Merci, monsieur. Nous ne pouvons consentir à vous faire rester dans cette cabane à cause de nous…

L’autre voyageur qui n’avait pas encore parlé fit résonner au fond de la hutte une grosse voix de basse chantante, grave, presque sépulcrale :

— La galanterie est pour nous un devoir ! prononça-t-il sentencieusement.. Nous sommes Français, et la chevalerie est née en France.

— Nous sommes aussi Canadiens au premier degré de cousinage, reprit l’autre avec son éternel sourire, car nous venons de Normandie… mon ami, monsieur Gilbert Sansonnet et votre serviteur, Jacques de Villodin.

Surprises par cette présentation qu’elles n’at-