Page:Božena Němcová Grand-mère 1880.djvu/323

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
— 313 —

« Dieu soit loué que cette jeune demoiselle se soit tirée de cette maladie ! Quel dommage si cette jeune et douce créature eut succombé ! Nous demandions tous à Dieu de la rendre à la santé ; et hier soir encore, on entendait ici Cécile Coudrna la pleurer bien fort.

« C’est qu’elle en aurait eu bien sujet, dit madame Prosckek. M. Beyer demanda ce que madame Proschek voulait dire, et grand’mère qui lui raconta alors l’histoire de sa visite au château, ne manqua point d’attribuer à la jeune comtesse le service qui avait rendu la famille Coudrna si heureuse.

« J’ai entendu dire » demanda le chasseur, « que la commtesse est la fille de — »

Au même instant quelqu’un frappa à la fenêtre.

« C’est monsieur notre collègue ; je le reconnais à la manière de frapper : Entrez, entrez, lui répondit madame Proschek, à voix haute et affable.

« Le monde a souvent mauvaise langue, continua grand’mère, en répondant à la question du chasseur ; et celui qui marche au soleil, est suivi par des ombres ; il n’en va pas autrement : et que nous importe de qui elle soit la tille ?

Le chasseur de Riesenbourg entra et les deux amis s’embrassèrent cordialement.

« Où vous êtes-vous donc amusé, que vous tardiez si longtemps à arriver ? lui demanda grand’mère, en jetant un regard de crainte sur le fusil, que le chasseur suspendait à une chevillette.

C’est que j’ai eu une visite charmante, celle de monsieur l’administrateur du château. Il est venu pour sa provision de bois ; il avait vendu son bois