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Page:Boethius - Consolation 1865.djvu/472

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NOTES DU LIVRE V.

Nom 1. PAGE 279. ’

Bien ne se fait de rien.

On connaît le vers de Perse 2

Cvigni

De nihilo nihi], in nihilum nil posse reverti. Rien ne se fait de rien, rien ne peut retourner à rien. ¤ (Sa !. ux, v. 84.)

D’après Diogène de Laërte, cet axiome philosophique appartiendrait à Xénophanes. Il remonte plus haut cependant. ill. V. Cousin en a retrouvé l’origine dans le Sankûya de Kapila, le fondateur de la philosophie sensualiste dans l’Inde. Mais que Xénophanes l’ait inventé une seconde fois, ou qu’il l’ait seulement vulgarisé en Grèce, toujours est-il qu’u11e fois émis, cet axiome a été accepté par les diverses écoles avec les conséquences qu’il renferme, c’est-à-dire l’éternité de la matière, et l’impossibilité radicale de la création. Sur ce point les systèmes les plus opposés se réconcilient et Epicure donne la main à Platon. On lit en effet dans le Timée que Dieu a fait le monde au moyen de matériaux qui avaient eu antérieurement une autre forme (V. Intrnd., p. xxxn, note 3.} A Dieu substituez le hasard, et vous auren le système d’Epicure. Ce n’est qu’à la dernière époque de la philosophie grecque que la possibilité de la création a été plus ou moins formellement admise dans l’école : Proclus reconnaît que la matière procède de Dieu, qui est le principe ineffable de tout ce qui existe. Dans ce tardif retour à l’iclée d’un