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LE SATANISME ET LA MAGIE


IV
PUISSANCE DU SORCIER


Le sorcier reçoit de son maître le don de fascination.

La fascination[1] est le pouvoir de nuire par le regard surtout aux objets animés et inanimés. Il suffit au sorcier de regarder un enfant, une plante, une maison pour que cet enfant meure peu après de langueur, cette plante dépérisse, cette maison défaille en ruines. Un démon, communiqué par Satan à son prêtre fidèle, émane à volonté du mauvais œil du sorcier ; et ce démon, doué d’un certain libre arbitre, d’une faculté d’adaptation dans les moyens de mal faire, propage tantôt la maladie, tantôt la destruction.

Fascination presque bestiale ! il faut avoir renoncé à l’œil intérieur et sage, qui reçoit sans éblouissement la lumière d’en haut, pour allumer en l’œil extérieur cet éclat impassible, ce scintillement morne qui tire et fige, irrite et endort. Don fatal, inconscient, par quoi le sorcier devient un animal humain, une bête fatidique, en les règnes d’en bas plus compétente et plus néfaste d’avoir abdiqué les couronnes de l’esprit. Le voilà, le Monstre associé aux monstres, partageant leur banquet d’épouvante et de méfait, accouplé au basilic, au serpent, au crapaud dont les yeux sont habités par Satan.

Cette prunelle, affermie par la scrutation des ténèbres, perd

  1. Voir dans le journal de Folklore, la Mélusine, l’étude de M. Tuchman sur la fascination. Elle est extraordinaire de patiente science documentaire.