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CHAPITRE IV
LE MAGE


Il y a eu et il y a des sorcières, il n’a pas encore existé de « magesse ». Hypathie n’était qu’une philosophe, Sémiramis une reine somptueuse et chimérique, Hélène une courtisane en extase, les druidesses de l’île de Sein restent obscures[1], la reine de Saba recule dans la légende. Le collège des initiées de Pythagore ne nous a laissé aucun célèbre nom. Les cloîtres ont produit des saintes éblouissantes de vertus et de miracles, mais nulle, même sainte Thérèse, ne fut la Beauté sereine, la Science et la Force unies. Les plus hautes tirent leur attrait et leur gloire d’avoir été défaillantes. Si elles allèrent à Dieu, ce n’est pas tant d’un mouvement libre, conscient et personnel que par un impulsif élan. La femme parfaite et omnipotente gît dans Favenir, inéclose ; mais cet avenir lui appartient de par cette raison, qu’ayant souffert et étant dédaignée, elle amassa de quoi devenir victorieuse, que l’ostracisme du passé, les luttes du présent lui tissent un nimbe de sang et de flamme. Regardez à l’Orient du monde le

  1. M. Barth nie qu’il en exista jamais.