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LE SATANISME ET LA MAGIE

l’éphémère humanité ? Vous êtes voué à la mort. Le cri du désir, le sanglot de la miséricorde, le geste de la consolation vous perdent à jamais. Ah ! si le pilier du Temple, ému de l’agenouillement des fidèles, veut imiter leur adoration, il chancelle, s’écroule et tout l’édifice dans sa chute le suit.


I
LAPPARTEMENT ET LÂME DU MAGE


Une planche de Kunrath[1] théosophe et médecin nous initie à l’intérieur du bon Mage ; c’est une salle haute et sans ornement, aux austères boiseries. À droite le fourneau d’alchimie avec les bocaux renfermant les substances idoines au grand œuvre ; les deux colonnes qui soutiennent le manteau de cette occulte cheminée s’appellent l’une : ratio, l’autre experientia. N’est-ce pas déjà formulées les deux lois de la science moderne : expérience et induction ? Tout près une fontaine, car pour l’opération mystérieuse le corps doit être aussi pur que l’âme. À gauche l’autel des opérations avec les pantacles et le livre, sous une tente à peine entr’ouverte laissant voir le Mage vêtu de sa blanche soutane à genoux sur un coussin, les bras écartés et levés pour la dure amplexion mystique ; une sorte de veilleuse pend au baldaquin orné d’une croix ; et sur l’étoffe on lit « Ne parle pas de Dieu sans lumière. » Sous l’autel, une tête de mort est presque cachée par les plis retombés de la nappe. « Apprends à bien mourir, » dit-elle. Non loin de là

  1. Amphilhcatrum sapientiæ.