sa tête la colombe du Paraclet. Les haines, les calomnies, les railleries, les persécutions s’animent pour le mage ; hors du monde, il évoque plus fortement le monde. Ils portent, ses ennemis, des chapeaux de prélats sur des têtes d’oiseaux de proie ; leur cou est surmonté d’un visage d’âne, ils sont des fous à grelots, des éponges dégoûtantes de fiel, des langues multiples, tortes et ailées, des dards de flammes, des seringues, et sur eux plane leur grand maître Beelzebuth, préfet des démons. Les dédaigne-t-il tant que cela, le cénobite ? Il est vrai qu’en costume opératoire il s’écrie : « Je priais pour eux afin qu’ils m’aimassent, eux me trahissaient, » mais sa pincette étrangle le serpent sous ses pieds, ou bien malignement le projette contre eux ; sous un roc la grenouille de sorcellerie lève une tête obéissante, toute prête au maléfice… Ah, doux Kunrath, toi aussi tu sais frapper occultement, et derrière toi ton chien se traîne bon compagnon des tours magiques. Le scorpion se recourbe sous ton talon, alors que tu voyages ; décidément tu n’es pas l’agneau des reconcements et des blancs sacrifices, et ton épée te décèle agresseur. D’ailleurs ne t’imagines-tu pas entendre Jéovah lui-même te conseiller : « Ne cède pas aux méchants, mais sois encore plus audacieux contre leur menace ; je suis avec toi. » Que ta doctrine ressemble peu à celle du vrai prophète Tolstoï, sublime ainsi que Jésus ofirant l’autre joue à l’insulte. « Ne résiste pas aux méchants, » a dit en notre siècle le divin Slave. Toi, Kunrath, tu ne résistes pas seulement, tu prendrais bien les devants !
Hélas ! je crains trop que tu ne nous déçoives avec tes affirmations pacifiques, ou plutôt non, tu ne nous mens qu’à moitié ; tu es bien le disciple du Jéovah, du démiurge