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LE SATANISME ET LA MAGIE

païennes, la reconstitution sur le plan humain des théogonies déchues, où se mêlent les parents, — pour l’infernal spasme du baiser consanguin.

Parfois le péché s’accroît encore ; la Bête subjugue la femme. Tous les règnes de la création influent vers elle, tentent de mettre au monde, réel, le sphinx de chair qui résumera l’univers. (Voir le Belthis de l’Eternelle Poupée.)


Rarement, il s’absente, le Diable, président de ce cercle effréné, magnétiseur de cette chaîne aux anneaux de bêtes, de démons, de femmes, d’enfants et d’hommes. Cependant de peur, il échappe, lévrier noir subit, à de profanes yeux. La semaine suivante quand il s’excuse, il raconte qu’il est allé plaider devant le Christ, devant « Janicot », la cause de ses fidèles à lui, persécutés.

La posture des adorateurs est variée, innombrable. Ils l’adorent à deux genoux, se renversent sur le dos, jettent les jambes en l’air. Après avoir baissé la tête sur la poitrine, ils la relèvent de façon à ce que le menton chavire vers le ciel. Ils approchent du diable le dos tourné, marchant en crabe ; leurs mains se joignent sur leurs reins, et ils râlent sans revirer vers lui, les yeux contre terre.


Le banquet n’a rien d’officiel ; chacun s’assied à la place qu’il veut, près de l’autre, la préférée, celle que la société ou l’Église lui refuse. Au lieu du bénédicité, on blasphème ; c’est plus drôle ! on confesse Belzebuth pour créateur, dateur et servateur. Mais elle est médiocre la nourriture du Satan populaire ; il ne veut pas qu’on s’amollisse à de succulentes friandises. Il recommande les alcools qui tuent, ces quintescences dont Paracelse garda toute sa vie un égarement, ces épais liquides pareils à de l’encre ou à