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LE SATANISME ET LA MAGIE

vée par le Diable ; en tout cas il est bien l’inventeur du parapluie : « Haut le coude, Quillet, » disait la voyageuse mouillée par l’ondée, et le démon galant allongeait sur cette tête chère l’ombrelle de sa queue, parodie du dais. Qui sait si ce branle cosmique, faisant communier aux mêmes forces des organismes divers, ne trahissait pas, sous le manteau comme dilué des apparences, l’identique et naturelle extraction ? la lente évolution des espèces apparaissait à ces précurseurs de Darwin, leur involution aussi, l’origine de l’homme en l’animal, le retour de l’homme vers cet animal qu’il fut et dont il conserva en les affinant les instincts ? À la fumée des chaudières et des bassins qui débordent de crapauds et de mandragores, Paracelse prophétisa la chimie au delà de la nôtre, celle qui, secourue d’une physique encore inexplorée, fixera le rôle des forces cosmiques et vitales dans l’élaboration des éléments. Qui sait si ces obscurs poisons manigancés par les sorcières ne lui suggérèrent déjà les découvertes de Pasteur ? si Brown-Séquard dans les obscénités sabbatiques ne s’annonçait point ? La thaumaturgie savante des siècles prochains surgissait en lueurs fauves dans les atrocités et les démences. Satan fut peut être le père douloureux et maudit d’un avenir de matériel bonheur.

Là gît le grand mystère, mystère d’où naissent la chirurgie, l’anatomie, la médecine des simples, et la médecine chimique, la science bienfaisante et redoutable des poisons[1]. Mystère de la sorcellerie qui fait se coaliser contre elle tous les pouvoirs constitués : le roi, le pape, l’inquisiteur, le

  1. Car le Diable ne protège pas que les animaux et les gens décriés, mais aussi les plantes maudites, celles qui rendent fou, tuent et sauvent à la fois, selon les doses. Nos ordonnances déjà !