qui entre ses doigts s’affuble d’un voile noir, reçoit anti rituellement, l’eau puis le vin.
Maintenant un reliquaire étincelle entre ses doigts. Trois sceaux l’occlusent, rompus sur la pierre de la consécration. Voilà trois têtes humaines luisantes sous la mourante lune, mais si vieilles en leur décrépitude respectée, que l’on dirait les crânes d’anthropoïdes ou des premiers fils d’Adam.
Non, ce sont les ossements des trois rois Mages[1], de Theobens, de Menser, de Saïr, fils de Job, qui avait habité près du Caucase et disciples du prophète Balaam ; la légende les a nommés Gaspard, Melchior et Balthazar.
« Puissants astrologues, soyez-moi propices, marmonne l’évocateur, il faut que vos poussières soient éloquentes comme si les flammes de votre cœur décomposé y passaient encore en inspiratoires flambeaux.
« Mieux même ! car vos esprits attirés, mais non plus enchaînés par ces crânes qui furent leurs prisons, ont accumulé les pensées de la mort et la sagesse d’au delà le sépulchre ! »
Sans enfant de chœur, solitaire comme un lévite d’Hécate, le dissident, arraché à l’orthodoxie souveraine, dit sa messe nocturne à voix basse, sa messe d’avant l’éveil des cloches, l’office superstitieux qui n’est pas fait pour le vulgaire Dieu conculcateur de ces foules, ivres de soleil[2].
Il commence à rebours par l’Évangile de saint Jean, l’Évangile aux révélations gnostiques, et au lieu de s’écrier :