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LE SATANISME ET LA MAGIE

dégoût au moment où l’on croit atteindre le plaisir, ô Tammuz, toi qui, étant divin, n’es même pas un homme, ô statue du Néant, ô signe du Vide, ô Tammuz creux et désolé comme notre envie et notre désespoir ! »

Quand tu auras franchi le cercle des lacrymantes, tu pénétreras dans le parvis du dedans et à l’entrée de la porte tu apercevras l’idole de la Jalousie.

Une couronne de soucis alourdit sa tête, cache les rides du front aussi profondes que des socs de charrue, chatouille les joues lacérées par les griffes de la maigreur. Elle est elle-même Satan, le Satan femelle qui guette et appelle, prostitueuse et prostituée. Car il doit être jaloux celui qui s’agenouille dans la maison de l’Enfer ! Mécontent irrassasiable, il convoite, loin des hommes qui l’ont dédaigné, le coin d’ombre où opérera royale sa colère, le lieu où, selon la promesse, les derniers seront les premiers, les vaincus écraseront les vainqueurs, les excommuniés régneront dans le sanctuaire, et jusqu’au fond du calice de pureté vomiront et excrémenteront les impurs !

L’idole de jalousie au mortuaire visage s’évase vers les hanches en double flot charnu de concupiscence ; Le jaloux se repaît d’ignobles frairies ; enragé de sentir sa tête vide, son cœur calciné, il fomente dans l’abjection sa voracité de haine et sa fringale grossière de vie.

Les murs de l’Eglise de Satan[1] s’enorgueillissent de fresques diaboliques qui glorifient meurtre, sacrilège et stérile amour.

Les statues, dressées contre ces murs ou sur des autels adjacents, telles dans nos temples les effigies des saints,

  1. Ezéchiel, ch. viii, v. 8, 9, 10, 11.