sacrifice, traqué par elles, dérouté par leurs facéties, jouet, malgré les Apparences sacrées, de leur sotte nargue. Elles tuent aussi, ces vénéneuses filles de Satan. Madeleine Bavent, du monastère de Louviers, mourut d’elles beaucoup plus que de l’inquisition cléricale, quoi qu’en dise Michelet. Ses aveux nous terrifient, révélant la malice bouffonne du Vertige. Bêtes immondes et carnassières, coalisées avec de salaces confesseurs, elles ne lâchèrent pas la pénitente même en les prisons de Rouen, au milieu des agonies. Souvent un chat lui mettait deux pattes sur les épaules, deux pattes sur les genoux et approchant sa gueule de la lèvre émaciée, ricanait avec le regard des vampires, fouillant jusqu’en le gosier pour voler l’Eucharistique Pain. Hyptonisée, elle ne peut se débattre, victime du félin qui grandit en incube, la conquiert après lui avoir pris son Dieu. Les suggestions du vieux prêtre David, celui qui prétendait qu’il fallait faire mourir le péché par le péché et sous ce prétexte obligeait les plus vertueuses à danser toutes nues au chœur et au jardin, exaltaient l’érotisme latent de cette mystique. Cet « adamite », usant de son prestige sacerdotal, écrasait cette âme afin qu’elle ne fût plus que pâte à lubricité, boue de sacrilège. En ce marécage, les microbes de la dépravation naquirent spontanés, et un noir vol de bestioles faméliques venues de tous les abîmes, les féconda. Le curé Picart, après la mort de David, activa la pourriture du couvent. Madeleine n’était pas plutôt au confessionnal qu’on l’y harcelait. Elle voyait un petit cerf avec des ailes arrêté sur la grille, et qui se jetait sur elle dès qu’elle voulait parler. Il lui pesait autant qu’une maison ; il lui cognait la tête aux parois ; au parloir il la renversait par
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Apparence
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LA RIDICULE ÉPOUVANTE DES LARVES