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LE SATANISME ET LA MAGIE

les nuages. Ces éclairs ressemblaient à ceux qui se fabriquent au théâtre. (!)

« En fait, les signes célestes, sont des signes certains de quelque victoire remportée par les magiciens sur leurs ennemis.

 

« Pourquoi ce nombre infini d’animaux de toute espèce, amenés sous mes croisées, que l’on fait agiter de diverses manières, — chantant, criant, sifflant, miaulant, dansant, hurlant, etc. ? Pourquoi sont-ils venus dans ma chambre faire un ravage affreux, sauter sur moi, s’élever sur leurs pattes, battre des ailes ? On eût dit que ces démons prenaient mon corps pour une salle de danse.

« Rentré chez moi, je me couchai de suite ; mais M. Prieur, quoique fatigué, ne tarda pas, comme les nuits précédentes, à s’introduire invisiblement chez moi. Je le sentis s’allonger dans mon lit, s’étendre à ma droite. La précaution que j’avais de placer mon lit tout près du mur, me fit reculer pour lui faire place. Je me disais, d’ailleurs, qu’il fallait être honnête avec son prétendu maître. Pendant ce temps, sa troupe passait et repassait sur mon corps, s’y posait à son aise, et faisait mille attouchements plus sales les uns que les autres.

« Il est bon que l’on sache que les sorciers, qui venaient me visiter, n’étaient jamais seuls, ils avaient le pouvoir de s’introduire par les trous des serrures, par les fentes des croisées, par les cheminées et les tuyaux de poêles : il y avait de quoi rire de voir leurs contorsions. Je disais à M. Étienne : Ne vous gênez pas, monsieur mon maître, il est juste que je vous fasse place. Je voulus lui prendre la main ; mais à l’instant il sauta en bas du lit avec sa troupe ; et faisant encore quelques gambades, ils s’en furent comme ils étaient venus. Je fus enfin libre. Je m’assoupis ; mais de pareils sommeils ne peuvent tranquilliser ni le corps ni l’esprit……

« Un matin, vers les neuf à dix heures, en revenant de la messe, je me souvins que ma blanchisseuse devait ce jour-là m’apporter mon linge. Je mis la main dans mes poches pour me convaincre si j’avais assez de monnaie pour la payer. J’y trouvai deux pièces de trente sous, une de vingt, quelques petites monnaies et un écu de cent sous. Après cet examen je portai la main à ma poche pour y remettre mon argent ; mais avant de l’y renfermer tout à fait, je jetai de nouveau les yeux dessus. Quelle fut ma surprise, lorsque, sur de n’avoir pas ouvert la main dans laquelle je tenais ma mon-