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LA RIDICULE ÉPOUVANTE DES LARVES

naie, je vis qu’il me manquait une pièce de trente sous ! Quoi donc ! qu’est-ce que cela veut dire ? je ne suis ni fou, ni ivre, personne n’est à mes côtés et je suis sur un terrain solide ; d’où vient cette subite disparition ? Qui puis-je accuser de ce vol manifeste ? Qui ? eh parbleu les coquins de farfadets qui me poursuivent sans cesse……

« Je fus, un soir, sous les galeries de bois du Palais-Royal. J’avais ma tabatière dans la petite poche de mon gilet ; mon habit était boutonné comme de coutume, et, par-dessus, ma redingote me couvrait entièrement. Personne ne se trouvait autour de moi au moment où je m’aperçus que ma tabatière m’était enlevée ; je ne doutais pas qu’elle ne m’eût été soustraite par sortilège. Je fus tellement inquiété de ce tour de magie, que je fus obligé de renfermer chez moi tout ce que j’avais de plus précieux……

« Ils m’enlevèrent adroitement une de mes boucles de jarretière. Je fus tellement outré de ce trait, qui m’obligeait à acheter d’autres boucles, que je me mis fort en colère contre les monstres farfadéens.

« Mes lecteurs sont peut-être surpris que ces monstres (car on ne peut les nommer autrement), que ces monstres, dis-je, s’introduisent, comme bon leur semble, dans toutes les maisons, se glissent dans les meubles les plus soigneusement fermés ; ils ont même l’adresse de se placer entre la jarretière et la culotte, ils se procurent l’agrément d’être à toute heure du jour et de la nuit dans les appartements, d’assister au lever et au coucher des dames, d’être témoins de tout ce qu’elles font ou disent dans le secret ; de contribuer souvent, par des attouchements qui n’appartiennent qu’à l’époux légitime, à porter les femmes à des actions qui les rendent coupables envers leurs maris, sans que pourtant elles aient de véritables reproches à se faire…

« Je dois observer que je me suis aperçu que les membres de cette odieuse association me travaillaient parfois la tête au point que je suis obligé de convenir en moi-même qu’il ne me reste pas l’ombre d’une idée saine ; j’oublie tout à coup ce que je suis, ce que je fais, et ce qui m’est arrivé à l’instant qui vient de s’écouler.

« Dès lors, je n’étais plus étonné d’apprendre que grand nombre de personnes deviennent folles. La cause de leur aliénation, me disais-je, c’est les persécutions de ces abominables farfadets.

« Ils sont furieux de ce que je dévoile leurs infâmes manœuvres.