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Page:Bois - Le Satanisme et la magie.djvu/263

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LA RIDICULE ÉPOUVANTE DES LARVES

tenais captifs mes ennemis que pendant huit ou quinze jours, à présent je les prive de la liberté pour toujours, si on ne parvient pas à casser les bouteilles qui les renferment, et je les y empoisonne par un moyen bien simple : lorsque je les sens pendant la nuit marcher et sauter sur mes couvertures, je les désoriente en leur jetant du tabac dans les yeux : ils ne savent plus alors où ils sont. Ils tombent comme des mouches sur ma couverture ; le lendemain matin, je ramasse bien soigneusement ce tabac avec une carte, et je les vide dans mes bouteilles, où je mets du vinaigre et du poivre.

Lorsque tout cela est terminé, je cachette la bouteille avec de la cire d’Espagne, et j’enlève par ce moyen à mes ennemis toute possibilité de se soustraire à l’emprisonnement auquel je les ai condamnés.

« Le tabac leur sert de nourriture et le vinaigre les désaltère quand ils ont soif ! Ainsi ils vivent dans un état de gêne et ils sont témoins de mes triomphes journaliers.

« Je veux faire présent d’une de mes bouteilles au conservateur du cabinet d’Histoire naturelle, il pourra placer dans la ménagerie ces animaux d’une nouvelle espèce.

« Si parmi les curieux qui vont visiter le Jardin des Plantes et le cabinet d’Histoire naturelle, il se trouvait par hasard quelques incrédules ou quelques farfadets, le conservateur n’aurait, pour les convaincre de l’existence des malins esprits, qu’à remuer cette bouteille, et on entendrait, comme je l’entends journellement, les cris de mes prisonniers qui semblent me demander grâce…

Je vous tiens, je vous tiens
Dans la bouteille
À merveille
Farfadets, magiciens ;
Enfin, je vous tiens.
Je vous donne vinaigre à boire,
Tabac et poivre pour manger ;
Un tel régal, je dois le croire,
Ne doit pas trop vous arranger.
Vous aimez fort la danse,
Et pour votre plaisir
Vous venez en cadence
Sur moi vous divertir,
Je vous tiens, etc.
Farfadets,
À jamais
Ici je démasque