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LE SATANISME ET LA MAGIE

Lancre qui en donne comme preuve l’exemple suivant. « Dans la ville de Tarente, cette manière de liaison était si forte que souvent on mettait les personnes liées en la façon des chiens accouplez, sur une perche, le mâle d’un costé, la femelle de l’autre, en forme de balance propre pour peser leur crime ou forfait, les exposant à la risée du peuple comme un spectacle monstrueux avec une huée et acclamation si grande qu’il semblait que Dieu se fût servi de la main du diable comme de celle d’un bourreau pour exécuter cette sorte de supplice envers des gens qui l’avaient bien mérité. » Et le spirituel écrivain ajoute non sans judiciosité : « Si l’on exigeait semblables peines de tous adultères ou concubinaires, la peine et l’infamie seraient plus notables et cent fois plus griefves que la mort. »

Je crois, malgré de hasardeuses anecdotes et toutes les surprises normales de la physiologie, qu’un magicien, pouvant actionner l’esprit et le corps d’un être sous sa dépendance, saura susciter ou éteindre en lui l’amour et ses forces nerveuses. Là surtout, il semble qu’interviennent les nerfs ; donc les ligatures ne sont pas un mot vain, un rite vide. La suggestion seule a suffi pour commander à l’éréthisme ; nos hypnotiseurs le savent. Or, dans toute opération magique, la part d’hypnose et de magnétisme, on ne saurait la contester.


En somme, nouer et dénouer l’aiguillette, jeu banal au lemps passé ; les grimoires enregistrèrent les plaisantes pratiques de l’enchaînement du sexe ou de sa délivrance. Je me garderai de les citer toutes ; nous serions vite saturés de superstition, car, à quelque symbolisme près[1], et en

  1. On allait jusqu’à employer l’hirondelle pour exiger la fidélité !