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Chargé d’un enseignement très lourd, qui n’a avec la philologie grecque et la linguistique indo-européenne que des rapports fortuits, je n’ai pu consacrer à ce dictionnaire qu’un temps haché de besognes professionnelles, et d’un faible rendement scientifique. J’ai en outre été le plus souvent réduit à n’user que des ressources de ma propre bibliothèque. On voudra bien dès lors, pour n’être point cruel, excuser le long temps qu’a exigé l’impression de ce livre et les lacunes que des spécialistes pourraient constater dans l’information bibliographique, si tant est que l’on trouve à glaner dans la masse de « programmes » et de dissertations inaugurales qui ne sont pas mis dans le commerce et que, seules, quelques grandes bibliothèques universitaires de l’Allemagne possèdent au complet. Peut-être me sera-t-il donné un jour de faire plus et mieux.

Aux heures de fatigue ou de dépression, j’ai pourtant trouvé du réconfort. Je ne dirai pas l’intérêt que témoignaient à cette entreprise ceux qui ne sont plus, mes anciens maîtres Victor Henry et Hermann Osthoff, ainsi que le regretté Félix Solmsen ; il est un nom qui s’impose ici : M. Ant. Meillet, professeur au Collège de France, à qui me lie une amitié de plus de vingt années, m’a donné les preuves d’un dévouement qu’apprécieront tous ceux qui savent quel labeur lui imposent ses études personnelles et quel fruit il en retire ; exception faite des dernières feuilles, que je n’ai pu lui communiquer, sans qu’il faille dire pourquoi, il s’est astreint à lire une épreuve de tout l’ouvrage et il n’est pour ainsi dire pas une page qui ne lui ait suggéré telle remarque précieuse, telle rectification utile ou indispensable, ou l’expression d’un doute réfléchi à propos d’une affirmation téméraire. Qu’il veuille trouver ici l’expression de toute ma gratitude.