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LISCHEN.

Je vous remercie, j’ai tout ce qu’il me faut.

FRITZCHEN.

Comment ! du pain noir et du fromage ? Du fromage, c’est bon pour le dessert ; mais regardez donc par ici. (Vidant sa valise.) Une cuisse de canard, du pâté, du bœuf piqué, de l’oie, une tranche de veau, une saucisse fumée, un morceau de gâteau de riz, il faut toujours avoir une poire pour la soif ; un petit doigt de vin, du fameux, allez.

LISCHEN.

Oh ! c’est très-appétissant, mais je mange ça de bon cœur.

FRITZCHEN.

Mais venez donc, venez.

LISCHEN.

Ah ! dame, vous insistez tant.

FRITZCHEN.

Quand j’ai du chagrin, il y a une chose qui me console, toujours c’est que j’ai de l’appétit. (Lischen s’approche, quand elle est près de la table, on entend un bruit de cor. Fritzchen bondit sur son siège.)

LISCHEN.

Qu’est-ce qui vous prend donc ?

FRITZCHEN.

C’est que mon maître chasse dans les environs et je croyais avoir entendu le son du cor.

LISCHEN.

Ah ! vous voyez bien que j’avais raison de rester dans mon coin et de me contenter… de mon pain et de mon fromage.

FRITZCHEN.

C’était une fausse alerte, je m’étais trompé. Venez, venez, mais venez donc.

LISCHEN.

Non, non… et tenez votre peur me rappelle une petite fable que je chantais et qui m’a fait gagner bien des sous quand les balais étaient en baisse.

FRITCZHEN.

Une fable ?

LISCHEN.

Le rat de ville et le rat des champs.

FRITZCHEN.

Ça doit être gentil ! Eh bien, je vous donne deux sous pour la chanter… De qui est-elle ?