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Page:Boissonnas, Un Vaincu, 1875.djvu/137

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Un Vaincu.

traint de se retirer sous les murs de Washington où il se démit bientôt de son commandement.

En trois mois, le général Lee avait deux fois sauvé Richmond. Deux armées de force supérieure à la sienne, avaient été ou vaincues ou détruites ; sa terre natale, la Virginie, était affranchie jusqu’à sa frontière, mais les pertes étaient grandes et ne devaient pas se réparer aisément : la victoire de Manassas coûtait seule 9000 soldats tués, et 4 généraux blessés. Si l’ardeur des troupes augmentait chaque jour, il n’en était pas de même de leur nombre. Leur équipement n’avait pu être renouvelé et faisait pitié. Les uniformes étaient devenus des haillons, les chaussures manquaient, et pour les remplacer, les soldats apprenaient à se fabriquer eux-mêmes des semelles de bois.

« On est honteux de commander des hommes en tel état » disait un officier à la première revue qui suivit la bataille ; « — Je n’en suis jamais honteux quand ils se battent » répondit

    avaient perdu neuf mille hommes, tant morts que blessés ou prisonniers.