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J’ai fait pour en trouver des efforts superflus.

M. de Forlis.

Tu connois tant de monde ?

Le Baron.

Tu connois tant de monde ? Inutile ressource !
Ceux que j’ai vus n’ont pas dix louis dans leur bourse ;
Ils manquent tous d’espèce.

M. de Forlis.

Ils manquent tous d’espèce.Ou d’amitié pour toi ;
Tiens, en voilà huit cents, je les ai pris chez moi.

Le Baron.

Ah ! je suis pénétré.

M. de Forlis.

Ah ! je suis pénétré.Va, mon argent profite,
Quand il sert mon ami, quand son secours l’acquitte.

Le Baron.

C’est peu de m’obliger, vous prévenez mes vœux.

M. de Forlis.

Je t’épargne une peine, et j’en suis plus heureux ;
Je dois pourtant me plaindre en cette circonstance,
Que ton cœur ne m’ait pas donné la préférence.
Tu vas chercher ailleurs, et tu sembles rougir
De t’adresser au seul qui peut te secourir,
Et qui goûte un bien pur à te rendre service,
Loin que ton sort le gêne, ou ta faute l’aigrisse.

Le Baron.

Je ne mérite pas…

M. de Forlis.

Je ne mérite pas…N’importe, je le dois,
Des devoirs de l’ami je m’acquitte envers toi ;