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Page:Boissy-Oeuvres de Théâtre de M. Boissy. Vol.2-1773.djvu/202

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Que sera-ce, éveillée ?

MONTVAL.

Que sera-ce, éveillée ?Éloignez-vous pour cause :
Il est très-dangereux d’en approcher si fort ;
Mon remede à présent fait son plus grand effort :
Vous prendriez son mal.

CLÉON.

Vous prendriez son mal.J’entens ce badinage.

MONTVAL.

D’honneur, il est mortel aux hommes de votre âge.

CLÉON.

J’en veux courir le risque, & si je ne craignois
D’éveiller la malade, ah ! je l’embrasserois !

MONTVAL.

Ne vous y jouez pas.

CLÉON.

Ne vous y jouez pas.Au péril de ma vie,
Et je brave la mort, quand elle est si jolie.
Mais de ce mal, Monsieur, que vous craignez pour nous,
Dites, n’avez-vous rien à redouter pour vous ?

MONTVAL.

J’ai des préservatifs, Monsieur, pour m’en défendre ;
Le mauvais air sur nous n’ose rien entreprendre :
Il attaque d’abord ceux qui viennent de loin.

LISETTE.

Pour moi je ne crains rien pourvu que votre soin,
Comme on doit l’espérer, si cela continue,
Nous la rende bientôt telle que je l’ai vue.

CLÉON.

Qu’on me la donne à moi telle que je la vois,
Je m’en contenterai, je suis de bonne foi.

MONTVAL.

Ah ! Quel feu surprenant dans vos yeux étincelle !
Votre cœur est frappé d’une atteinte mortelle.