Page:Boiteau - Légendes pour les enfants (Hachette 1861).djvu/151

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— Geneviève ! »

A ces mots le comte se laissa tomber de cheval et courut l’embrasser. « C’est donc toi, c’est toi, ma chère Geneviève ! toi que je pleure depuis si longtemps ! Ah ! d’où me vient ce bonheur d’embrasser celle que je ne mérite pas de voir ? Et comment puis-je demeurer en présence de celle que j’ai tuée dans mon aveuglement ? Chère épouse, Geneviève, ma douce amie, pardonne à un criminel qui confesse son crime et connaît ton innocence. »

Aussitôt que l’extase et le ravissement lui donnèrent la liberté de continuer, il reprit : « Où est mon fils, où est ce misérable enfant d’un père qui a été moins méchant que malheureux ? »

La comtesse, émue de ces regrets, voulut rendre le calme à l’esprit de Sifroy, et elle usa des mignardises dont elle avait autrefois coutume de le flatter. « Mon cher époux, dit-elle, effacez de votre esprit le souvenir de mes maux, puisque nous n’avons de pouvoir sur le passé que par l’oubli. N’ajoutons pas à nos misères par des paroles impuissantes à les guérir. Vivez satisfait, puisque Geneviève vit, et votre fils également. »