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Canadiennes d’hier

de la Providence ; je ne songeais qu’à partir le plus vite possible pour l’église. Notre Jean s’en allait penaud, trop gêné d’abord pour mettre les points sur les i, mais il s’y décida pourtant, en voyant que je ne paraissais pas comprendre son intention. La main sur la poignée de la porte, il a dit, sans se retourner, mais en élevant la voix pour être sûr que je l’entende :

« Ah oui ! de fait, c’est le bon temps, si vous avez des commissions pour Québec, je m’en chargerai avec plaisir. »

Je l’ai guetté après la messe pour lui faire part d’une idée qui m’était venue, enfin ! et même qui m’avait tenue éveillée pendant le sermon. Il l’a trouvée excellente et je suis sûre que vous la goûterez également.

Tenez-vous bien, chère fille, vous allez le voir arriver. Je ne peux pas dire au juste quel jour ni à quelle heure, mais ce sera sûrement au commencement de la semaine et dans l’après-midi. Vous le prendrez quand il se présentera, n’est-ce pas ? Arrangez-vous avec.

Bonne chance, ma petite Sylvie.

V. A. Tessier

Mlle Sylvie Carrière à Mme Tessier
Québec, 5 mai 1913.
Chère gros’maman,

Je suis sûre que M. Jean Leclerc est allé, dès son retour, rendre compte de sa mission et vous porter

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