Page:Bonenfant - Canadiennes d'hier, lettres familières, 1941.djvu/177

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
Canadiennes d’hier

Je vous embrasse, ma véritable amie, et je ne vous dis pas adieu.

Sylvie

P. S. — Les Berti sont en Espagne et, suivant l’expression consacrée, ils sont enchantés de leur voyage. Songez donc, ils ont assisté à une course de taureaux et Hélène a failli s’évanouir ! n’est-ce pas délicieux ? Quand je pense qu’ils m’avaient offert de les accompagner pour me remettre le cœur !


1916
Mlle Sylvie Carrière à Mme Tessier
Québec, 1er mai 1916.
Chère gros’maman,

Je me reproche de vous avoir laissée sans nouvelles depuis plus d’un mois. Je sais bien que vous n’êtes pas inquiète quand je traîne un peu ; vous vous dites. « Sylvie ne m’oublie pas, seulement, elle est très occupée et n’a rien de particulièrement intéressant à me communiquer » ; mais tarder à ce point c’est par trop se fier à la télépathie et à votre indulgence. Je ne peux pas prétexter le manque de loisir, je sais qu’une toute petite lettre, écrite hélas ! quelquefois à la hâte, suffit à satisfaire votre cœur et à tenir votre esprit en repos. Elle vous plaît par son laconisme même, vous y voyez une preuve de ma bonne santé morale. Depuis la reprise de notre correspondance, d’ailleurs, vous m’avez donné l’exemple de la brièveté. J’ai

180