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Canadiennes d’hier

Je termine en vous invitant, mademoiselle, à venir voir ma petite famille. Mlle Louise et M. Auguste seront honorés et attendris de votre visite ; vous devinez à qui vous êtes associée dans leur pensée. Ils ont parlé souvent de ce mémorable jour de Noël où vous leur êtes apparue dans la gloire d’un coucher de soleil en compagnie de leur cher garçon.

Je veux vous présenter mon Daniel. On vous mènera voir les jardins : parterre, potager, verger ; les ruches et le poulailler, les lapins et les petits cochons. Je vous offrirai un verre de mon cassis et vous accepterez de trinquer avec moi en signe de réconciliation.

Pauline L. Robichaud

Mme Gustave Berti à Mlle Sylvie Carrière
Valois, 10 août 1920

Chère petite sœur, veux-tu bien me dire ce que tu prétends faire et ce que signifie cette retraite à St-Jean-Port-Joli, quand tes parents et tes amis de Montréal te réclament à cor et à cri ? Est-ce pour te laisser désirer que tu diffères ta venue ou est-ce qu’il t’a passé une nouvelle fantaisie par la tête ?

Je me refuse à croire que le bel habitant qui t’a dédaignée autrefois, — et qui doit être, à présent, père d’une nombreuse famille, — puisse reprendre son empire sur le cœur de la personne sérieuse et avertie que tu es devenue avec les années.

Je profite de l’à-propos pour te dire que si tu consentais à te départir de ta raideur profession-

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