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Canadiennes d’hier

leurs instruments : patins, skis, traîneaux. Il y a pourtant une belle montagne à Montréal, avec de la neige dessus. À les entendre, la ville de Québec est le seul endroit du monde (de leur monde à eux) où l’on puisse vraiment se livrer aux sports d’hiver. C’est peut-être parce qu’ils peuvent impunément patiner sur le trottoir. Ils sonnent pour entrer se chauffer les mains, pour demander à boire ; ils s’invitent à dîner : ils nous tiennent constamment sur le qui-vive. Nous ne nous en plaignons pas, car nous les aimons, mais nous commençons à être fatigués. Et puis, il y a le jour de l’an, les cadeaux, le grand dîner. Il faut absolument que j’oublie St-Jean-Port-Joli pendant quelques jours, que je me remette dans l’ambiance québécoise. Il me semblait que toutes les fêtes étaient passées !

Papa m’apporte à l’instant, de la librairie Carneau, plusieurs volumes parmi lesquels je choisis, pour vous les offrir, la dernière pièce de Rostand « Chanteclerc » et « Vieilles maisons, vieux papiers » de Lenôtre. Je suis sûre qu’ils vous plairont, chère madame.

Papa vous est reconnaissant du chaleureux accueil fait à sa fille. Il était tout ému en me recommandant de vous dire que le plus beau des jours qui lui restent à vivre sera celui où il vous reverra.

Nous vous souhaitons, pour la nouvelle année, tous les bonheurs imaginables, ainsi qu’à votre maisonnée. Si quelqu’un d’autre s’informe de moi, dites-lui que je garderai de ma courte visite à St-

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