prochaines. Je serai heureuse de vous revoir, vous revoir, vous revoir, ma chère Sylvie, et de refaire connaissance avec votre père.
En attendant, écrivez-moi, vous ne m’avez pas tout dit.
Je reviens enfin ! Vous n’avez peut-être pas trouvé le temps long depuis ma dernière lettre, vous aviez tant besoin de repos ; mais moi j’étais impatiente de reprendre le porte-plume et je n’en ai pas eu l’occasion avant aujourd’hui.
Il faut vous dire, si vous ne l’avez pas appris par les journaux, que Mme Gustave Berti a reçu au « Château », mercredi dernier, l’élite de la société québécoise. Elle a de nombreuses relations à Québec, ma sœur Hélène. En premier lieu, ses compagnes de couvent, ses amies de jadis la revoient toujours avec plaisir ; ensuite, la place de plus en plus importante que prend son mari dans le monde des affaires lui vaut de nombreuses invitations et lui crée des obligations auxquelles il lui serait impossible de se soustraire, sans nuire aux intérêts de Gustave, même si elle en avait le désir. Or, elle ne l’a pas, ce désir ; elle est beaucoup plus frivole, plus mondaine que moi, ma sœur aînée, ma seconde mère. Par conséquent, elle ne