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L’HONORABLE B. JOLIETTE.

village, ne disait pas au cœur ce qu’on pouvait en espérer ; il était resté sans voix. Cette voix, dont les accents mystérieux se mêleront bientôt à ceux de la cité et de la famille, « pour en consacrer les joies, en pleurer les douleurs, en rappeler les devoirs, » ce sera celle de la cloche catholique, objet d’amour et d’espérance pour toutes les âmes chrétiennes.

Quel langage, en effet, plus éloquent et plus doux, plus fort et plus tendre, plus mélancolique et plus suave que celui des cloches de nos Églises. « On dirait la voix de l’ange tutélaire que la foi nous montre à côté de chaque homme, guidant ses pas, inspirant son cœur, souriant à ses innocents plaisirs, sympathisant avec ses souffrances, gémissant sur ses erreurs.

« C’est elle, qui à notre entrée dans la vie, nous salue d’une voix maternelle, et annonce par ses joyeux carillons, un nouveau-né à la famille, un citoyen à la patrie, un élu pour le ciel. Du haut de sa flèche aérienne, elle est comme une sentinelle dont le regard protège les champs et les cités. Si les orages et les tempêtes dévastent les campagnes, si des toits de nos maisons jaillit la flamme de l’incendie, c’est elle qui réunira la population et sauvera les vies et les propriétés en péril.

« C’est par la cloche que la terre chrétienne