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L’HONORABLE B. JOLIETTE.

vie, afin qu’il ne demeurât pas sans consolation, sans secours, durant ces naufrages auxquels sont communément réservées les plus chères espérances du cœur, et que, frappé dans ses biens, dans son esprit, dans son âme, dans son corps, un indescriptible appui restât à son âme immortelle, et la sauvât du désespoir. Cet appui, il le savait, il le proclamait, c’est Dieu.

« Où l’homme le prendra-t-il, s’il ne le connaît pas ? Où trouvera-t-il son unique refuge, s’il n’a, dès la jeunesse, dès l’enfance, contracté l’habitude salutaire d’y porter, avec la soumission d’un égal amour, l’offrande de sa joie et de ses pleurs.

« Il souffrira en vain, tout sera funeste dans sa vie ; ce peu de bonheur amer qu’il arrachera à la morne âpreté de son destin, ces fruits rares et chétifs qui pendent aux buissons de la mauvaise vie, — mauvais comme elle, tromperont la soif de son cœur, et chargeront son âme d’un aliment empoisonné.

« 2°. Pour elle-même. Cette connaissance, la société la doit encore pour elle-même ; car un jour, face à face avec les graves et austères devoirs de la vie, le jeune homme sera appelé à secourir ses frères, à diriger une famille.

Il devra donner le bon exemple à ses inférieurs, la soumission aux lois, le respect aux