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Page:Bonin - Biographies de l'honorable Barthélemi Joliette et de M le Grand vicaire A Manseau, 1874.djvu/160

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L’HONORABLE B. JOLIETTE.

Par exemple, considérons un instant ce beau et florissant village de l’Industrie, si je ne puis l’appeler ville. Qu’était-il, il y a vingt ans ? Une forêt inculte et impénétrable, vrai repaire des bêtes sauvages. Quel courage ! quelle persévérance n’a-t-il pas fallu à cet homme infatigable pour convertir ces lieux, en ce que nous les voyons aujourd’hui ? c’est-à-dire pour rendre ce qui était sauvage, inculte et stérile, populeux, riche et riant.

Le voyageur, à l’approche de ce charmant village si gracieusement assis sur cette rivière pittoresque qui fait mouvoir ces nombreux moulins qui répandent tant de vie et tant d’activité ; à la vue de ce temple magnifique qu’il a élevé à Dieu qui l’avait toujours protégé et béni, à ce Dieu qui lui avait donné ce génie et ces qualités dont il fit un si noble usage ; à la vue de ces majestueuses demeures, les manoirs seigneuriaux qui nous reportent au temps de la féodalité ; à la vue de ces belles habitations qui portent le caractère distinctif du goût, de l’aisance et de la propreté ; à la vue de ce chemin de fer qui est comme la clef et le chef-d’œuvre de toutes ces entreprises, le voyageur, dis-je, pourrait-il s’empêcher de s’écrier avec le plus profond étonnement, avec l’enthousiasme le plus vif ? Oh ! quel est donc ce génie créateur !