Page:Bonnellier - Nostradamus, 1833, tome 2.djvu/100

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— Qui donnera la mort ?

— Non, l’oubli de toutes choses, — la folie du sage.

— La précieuse liqueur inventée par le doge Pierre Polano !

— Mais souviens-toi qu’en te la confiant, je hasarde ma tête.

— Oh ! Morosini, peux-tu craindre que je trahisse jamais la cause de l’amitié !

— Avant le coucher du soleil, montre-toi au Lido, nous ferons une promenade sur le canal, — je te remettrai la fiole.

Il étoit vrai : conformément aux instructions données par Laure de la Viloutrelle, la courtisane avoit épié le moment où, dans les yeux de Clarence de Nostredame, paroîtroit ce voile humide, symptôme de l’inquiétude qui saisit la vierge nubile, et, sur ses pensées du jour comme dans ses rêves, jette ces teintes mélancoliques dont s’enveloppe avec bonheur la langueur amoureuse. Pour hâter ce mo-