Page:Bonnellier - Nostradamus, 1833, tome 2.djvu/138

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doute un amant dont elle étoit abandonnée, et cet amant, il y avoit peu d’instans, venoit de lui promettre à elle de la préférer à toutes les femmes.

— Diane de Poitiers ! répéta-t-elle avec encore plus d’assurance.

— Jeune folle, qui croit peut-être que les promesses d’un roi sont plus sincères que celles des autres hommes, baisse ton regard, et ne prends pas confiance en tes souvenirs. Tu as marché bien vite, en bien peu d’heures, mais ménage tes forces pour retourner à Venise.

— À Venise, madame !

— Ou dans un cloître, et ce lieu conviendra mieux aux remords que doit te causer le trépas de ton Barozzi.

— Barozzi est mort ! s’écria Clarence en couvrant son visage de ses deux mains.

— L’épée de Montluc étoit bonne, et il avoit sa sœur à venger ; mais qui me vengera de toi ?

— Le roi, madame ! répondit la jeune fille