Page:Bonnellier - Nostradamus, 1833, tome 2.djvu/177

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

lustre compagnie où vous allez vous trouver, que l’homme prudent qui voit le mal doit se taire ; — que l’oreille des rois est chatouilleuse, qu’il faut les fléchir par la patience ; — qu’on est insensé de se plaindre hautement devant eux ; — et que, dans ce cas, si le fouet est pour le cheval, le mors pour l’âne, la verge est pour le dos de l’insensé : — ceci a été écrit par Salomon.

Michel de Nostredame, entendant ces étranges paroles, pressa sa mule contre le cheval du connétable, dont il serra la jambe d’acier, et se haussant un peu sur l’étrier, il lui dit d’une voix ferme et grave :

— Monseigneur, je n’ignore pas que lorsqu’on s’assied à la table des princes il faut considérer avec attention ce qui sera servi devant soi ; — précaution qui vous manque, ainsi que le prouvent vos nombreuses disgrâces et celles qui vous attendent encore ; — mais je sais aussi que c’est l’insensé qui n’ouvre point la bouche devant l’assemblée des juges ; je sais que ceux qui disent aux méchans : Vous êtes