Page:Bonnellier - Nostradamus, 1833, tome 2.djvu/211

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de mon regard, qui t’auroit révélé tout l’amour que tu m’inspirois ?… Étois-je coupable, lorsqu’enlacée par tes bras, sur l’esplanade du perron, je fuyois cet embrassement qui me rendoit si heureuse, et ne demandois à ta foi que le chaste serment d’être mon époux, de m’aimer toujours… et de mourir avec moi ?… Je me le rappelle, je te demandai cela encore !…

— Ne le renouvelez pas ce dernier vœu, Laure de la Viloutrelle, femme empoisonneuse et maudite ! Ne demandez pas au ciel un supplice qu’eût inventé le délire du Dante ! Mourir avec moi ! pour faire cortége à deux femmes tuées par toi, monstre !… avec ma fille !… Ma fille !… toi, ici, à la place de Clarence !… Ma fille est morte ! Rends-moi son corps ! rends-moi mon enfant !…

— Oui, si tu me rends, homme né pour ma honte et ma damnation, si tu me rends tous les jours, toutes les nuits que j’ai perdus à pleurer et à vieillir !… — Voyons, ma part est faite, pour l’éternité ; quelle sera la tien-