Page:Bonnellier - Nostradamus, 1833, tome 2.djvu/213

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mains deux cierges de mariage, deux cierges de deux livres, comme les suppliciés ! entends-tu bien !

Nostredame, écrasé par la violence de ces imprécations, étourdi par les coups que lui portoit la parole poignante de la religieuse, fit quelques pas comme pour sortir ; un brouillard troubloit sa vue, ses larmes remplissoient ses yeux ; il s’arrêta subitement aveuglé, jeta sa tête dans ses mains… Laure prenoit enfin la vengeance la plus réelle pour les passions haineuses, — celle en présence, celle qui met l’oppresseur devant l’opprimé, la victime devant le bourreau.

— Ah ! — reprit-elle, sans diminuer sa fureur, — tu crois qu’il suffit d’être fidèle aux devoirs choisis pour plaire à la manie et à la vanité !… La vallée de Josaphat en est pleine, misérable, de ces hommes qui, afin de remplir un devoir de fantaisie, ont sacrifié tous les autres !… Je suis empoisonneuse, et, comme moi, tu seras damné,… car, là-haut, vois-tu, dans ce ciel, où tu crois lire, dans