Page:Bonnellier - Nostradamus, 1833, tome 2.djvu/216

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qu’il se repose le plus foible, sous quelque abri qu’il se réfugie, il subit bientôt l’influence de son intime ennemi ; lorsque bien des haines seront justifiées entre eux par bien des persécutions, bien des souffrances, qu’un hasard les réunisse, place le foible à côté de son bourreau, face à face… Ils se maudissent, l’un gémit, l’autre menace encore ; — rien ne s’explique, ne se raisonne entre eux… Ils se remettent en marche, la fatalité continue son œuvre !… Le pauvre opprimé, épuisé, harassé par les fatigues de son douloureux voyage, tombe sur son lit pour y passer sa dernière heure ; au dernier regard qu’il jette, il voit son intime ennemi qui, de sa main implacable, tire les rideaux de l’alcôve, — afin d’obscurcir pour lui, mourant, infortuné, cette clarté du jour, où l’œil de l’agonisant semble lire la promesse d’une meilleure vie.

Michel de Nostredame et Laure de la Viloutrelle se trouvoient ainsi l’un devant l’autre,… et ils étoient bien malheureux ! car leur haine mutuelle étoit de celles qui ne s’oublient qu’avec la vie.